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Depuis plus de 20 ans, Julien Magre photographie 
sa famille, sa femme, ses enfants et quelques 
paysages. Se considérant comme spectateur de 
sa propre vie, il choisit avec une grande sensibilité 
des fragments d’intimité, des «entre-moments» 
où se mêlent joie, tristesse et mélancolie. 
La préparation de ce podcast a été marquée 
par la complexité des images, qui ont souvent 
plusieurs niveaux de lecture, et par les nombreux  
projets et livres de Julien. 
Nous sommes ainsi très heureux d’enregistrer 
et de partager un moment de près d’une heure 
avec lui à l’occasion de ce 21ème Vision !
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Julien, alors étudiant, commence à photographier 
passionnément sa femme, Caroline. Comme il le dit 
dans le podcast : «Je ressentais un puissant 
besoin de photographier la vie, mon monde.» 
Il continue tout naturellement avec ses enfants, 
Louise et Suzanne. En 2015, un drame bouleverse 
soudainement sa vie et sa manière de photographier : 
la mort précoce de Suzanne d’une leucémie à 7 ans. 
Suite à cet événement, l’acte photographique 
a été pour Julien une manière de survivre, 
ou en tout cas de ne pas sombrer, de faire corps 
avec le réel et la vie.
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Les photographies sont volontairement difficiles 
à dater, intemporelles. Au départ exclusivement 
en couleurs et en argentique puis en noir et blanc 
pour certains projets plus récents, les images 
sont réalisées instinctivement et sans protocole. 
Elles capturent le temps qui passe sur les êtres aimés. 
Le photographe prend grand soin de ne pas dévoiler 
toutes les parcelles de sa vie et opère ainsi 
une transfiguration de la banalité quotidienne 
et s’éloigne de la photographie dite vernaculaire. 
Il instaure toujours une distance avec ses sujets, 
une sorte de flottement, de fluide, qui crée 
un trouble, une confusion chez le regardeur.
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Dans ce podcast, nous parlons de plusieurs projets : 
Caroline histoire numéro deux, un livre publié chez 
Filigranes en 2010, Je n'ai plus peur du noir (2016), 
l’histoire de ce drame familial, Là, une série plus récente 
et lumineuse puis enfin Troubles (2015), que l’on 
retrouve dans son corpus plus «fictionnel». 
Nous évoquons également plusieurs sujets très 
intéressants : sa manière de concevoir ses livres, 
son rapport à l’esthétique ou même l’importance 
du regard dans ses images…
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En 2014, Julien Magre fait partie de l’exposition 
collective du BAL, S’il y a lieu, je pars avec vous 
avec Sophie Calle, Antoine d’Agata, Alain Bublex 
et Stéphane Couturier. Cette exposition donnera 
lieu à un catalogue édité chez Xavier Barral. 
Il fait partie du collectif France(s) Territoire Liquide 
et participe en 2017 au projet AZIMUT avec 
le collectif Tendance floue. En janvier 2017, 
il présente sa série Troubles et Un hiver sans brume 
à la Galerie Le Lieu, à Lorient. Il montre pour 
la première fois sa série Je n’ai plus peur du noir 
au Festival de Toulouse MAP en juin 2017, 
une exposition parrainée par Leica. Son ouvrage 
Je n’ai plus peur du noir (Filigranes, 2016) fait 
partie des 10 meilleurs livres sélectionnés par 
le Prix Nadar 2017 ainsi que de la short-list 
de livres d’auteur aux Rencontres d’Arles 2017. 
En mars 2017, il rejoint la galerie Le Réverbère, 
à Lyon. En espérant que ce podcast vous plaise, 
nous vous souhaitons une excellente écoute ! 
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Aliocha Boi
Octobre 2021
