Eté 2015.

Je suis avec Louise et Caroline.
Nous passons nos vacances en Suède.
Nos amis, Marina et Fredrik nous prêtent
leur maison, à Lund, une petite ville
universitaire du sud.

C’est Louise sur la photographie.
C’est une photographie
Couleur prise avec mon appareil
fétiche et de toujours.
Elle a été prise avec une
pellicule Kodak.
Nous marchons, tous les trois,
sur ce très long ponton
qui mène à un sauna magnifique.
Je ne sais plus si c’est la mer
du Nord ou la mer Baltique.
Je ne sais plus non plus, si ce jour-là,
Louise crie ou recrache ses cheveux,
comme du feu.

C’est un été spécial que
je ne voudrais pas revivre.
Ici, pas besoin de donner la raison.
Il fait beau cet été-là.
La maison est confortable, on s’y sent bien
mais cela ne suffit pas à nous apaiser.
C’est un été où le silence est nécessaire.
Nous nageons beaucoup dans la mer gelée,
nous marchons beaucoup
dans de lumineuses forêts.
Je prends beaucoup de photographies
sans réfléchir aux photographies que
je prends et nous tirons à l’arc sur de faux cerfs.
Ce n’est pas un été où l’on rit beaucoup
et l’on ne cherche pas à rire beaucoup.
Ce voyage isolé ne nous fait, ni du bien, ni du mal.
Nous acceptons juste un réel un peu trop fort
et très encombrant.

Ce jour-là, nous vivons.

Janvier 2020.

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