Un hiver sans brume.
Cette nuit là, elle a traversé mes rêves,
comme un oiseau blessé.
J'ai attendu le matin. Elle s'était envolée.
Trop haut, trop loin.
Ce n'était pas simplement une image
que j'ai vue mais une histoire.
Je l'ai entendue, sentie, j’ai frôlé ses mouvements
derrière cette porte connue.
Ses cheveux ont tremblé à travers mes doigts.
Quand il a fallu quitter ce rêve et retrouver le réel,
j'ai senti une partie de moi s'envoler,
avec ou sans elle, je ne sais plus.
Et mon corps, ma vie étaient coupés en deux.
J'étais désormais instable et invalide,
une moitié de moi vidée et l'autre infirme.
C'est pourtant un hiver sans brume,
Je peux voir le chemin mais je ne peux l'arpenter.
Amputé et en déséquilibre, ce chemin
est un gouffre noir et profond.
Le ciel y est cependant bleu mais ne résonne
plus comme avant.
Il y a les chemins de traverse qu'il ne faut
plus emprunter, des chemins hantés
qui t'arrachent à la vie.
Il me faut donc trouver une branche
morte sur laquelle s'appuyer et
ne faire confiance qu'à cette branche.
"La grande sœur" a réussi, elle, à courir
au milieu de ce chemin sans peur
et sans a priori, et je l'entends qui m'appelle, au loin.
Le ciel là-bas est sans doute d'un autre bleu.
Un bleu dans lequel on peut se jeter, voler,
nager et danser.
Il faut juste se faire confiance, ne pas s'écouter,
aimer encore et marcher sans se méfier.
Alors je marche.
Merci à toi "La grande sœur",
Ma magnifique Louise.
Grâce à toi, j'ai réussi à emprunter
ce chemin, sans la peur de m'y perdre,
de m'y pendre.
Cette nuit là, elle a traversé mes rêves
et n'en est jamais ressortie.
Paris,
16 janvier 2016